La Mauritanie et le Tchad signent, avec la BM et le soutien de l’Allemagne, l’accord de financement du projet régional pour l’apprentissage et la collaboration dans l'éducation au Sahel

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La capitale mauritanienne, Nouakchott, a abrité ce mardi la cérémonie de signature de l’accord de financement du projet régional "Relance Sahel" , une initiative conjointe de la Mauritanie et du Tchad visant à promouvoir l’éducation et à soutenir l’inclusion des jeunes les plus marginalisés dans la région du Sahel.

L’accord a été signé, côté mauritanien, par le ministre de l’Économie et des Finances, SEM. Sid' Ahmed Ould Bouh, et, côté Banque mondiale, par le vice-président pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Ousmane Diagana. Le Tchad était représenté par la ministre déléguée à l’Économie et à la Planification, Mme Fatima Haram Acyl.

Ce projet cible en priorité les jeunes déscolarisés ou n’ayant jamais intégré le système éducatif, en particulier dans les zones rurales et marginalisées. Il vient compléter les programmes nationaux déjà existants, tels que le Projet d’Appui à l’Éducation de Base en Mauritanie et le Projet d’Amélioration des Résultats de l’Apprentissage au Tchad.

Le financement global s’élève à 137 millions de dollars américains, dont 72,32 millions destinés à la Mauritanie. Cette enveloppe comprend un prêt à taux concessionnel de 44 millions de dollars octroyé par l’Association internationale de développement (IDA), ainsi qu’une subvention allemande d’un montant de 12,9 millions de dollars.

Le projet s’articule autour de trois axes prioritaires :

le renforcement de la gouvernance du secteur éducatif par une plus grande transparence et efficacité ;

l’élargissement de l’accès à une éducation innovante à travers le modèle de « l’école ouverte » ;

la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation performant garantissant la qualité des résultats.


Dans son allocution, le ministre mauritanien de l’Économie et des Finances a souligné que ce projet s’inscrit pleinement dans la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour la refondation de l’école républicaine, qui aspire à une transformation profonde des mentalités et à la construction d’un contrat social fondé sur les valeurs de citoyenneté et de diversité. Il a rappelé que la Mauritanie avait jeté les bases de cette coopération dès 2021, avec l’élaboration du Livre blanc sur l’éducation au Sahel, fruit d’un partenariat soutenu avec la Banque mondiale et les pays de la région.

Pour sa part, la ministre tchadienne a affirmé que ce projet constitue une réponse à la fois politique et morale face à l’urgence éducative, réaffirmant l’engagement de son pays en faveur d’une gouvernance éducative renforcée et d’un accès accru pour les populations marginalisées.

Le vice-président de la Banque mondiale a indiqué que les deux pays comptent ensemble près de 5,1 millions de jeunes en dehors du système scolaire, un chiffre qui pourrait augmenter de 20 % d’ici 2030 s’il n’est pas résorbé. Il a précisé que le projet bénéficiera à quelque 850 000 jeunes issus des communautés nomades ou réfugiées, avec une attention particulière portée aux filles, qui représenteront 50 % des bénéficiaires.

De son côté, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en Mauritanie, SEM. Florian Rendell, a affirmé que son pays, en partenariat avec la Banque mondiale, a décidé de soutenir cette initiative régionale innovante, à laquelle la coopération allemande consacre plus de 56 millions de dollars.

La cérémonie de signature du projet Relance Sahel s’est déroulée en présence des ministres de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers, de l’Éducation et de la Réforme du Système éducatif, ainsi que du ministre tchadien de l’Éducation nationale et de la Promotion civique. Étaient également présents le représentant de la Banque mondiale en Mauritanie, ainsi que les partenaires techniques et financiers des deux pays.

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